Au Moyen Âge, le village est chef-lieu de l'une des seize châtellenies du comté de Foix.
En 1150, La Bastide-de-Sérou s'appelait Montesquieu (Mont Farouche) et était alors composée des quartiers Noir et de la Faurie. Puis, en 1246, Montesquieu devient la Bastide d'Antuzan.
Le comte de Foix conforte son domaine vers l'ouest en prenant l'initiative de créer des bastides, d'abord Le Mas d'Azil (1246) puis La Bastide-de-Sérou[50].En 1252, la commune passe sous le régime de la charte de Roger IV de Foix qui remet en question le monopole des moulins et forges. La place retrouve son nom primitif et Roger IV l'entoura d'une enceinte de murailles avec quatre portes : la porte du Mas, la porte de Foix, la porte d'Arize et la porte de la Faurie.
C'est au XIVe siècle que le bourg prend son nom actuel. Le château, mentionné en 1255, fut rasé sous ordre de Louis XIII. Il abritait une garnison du comte de Foix, ainsi qu'une prison. Son imposante enceinte était suivie par des escoussières (chemin de ronde). La ville était encore enclose en 1672.
Suite à la création de la bastide en 1254, appelée dans un deuxième temps La Bastide de Serou, des moulins sont construits sur l'Arize. Ces moulins, au nombre de cinq, ils sont la propriété du Comte Roger de Foix pour l'un d'eux, la molo Porto, et d'Arnaud Alciat abbé du Mas d'Azil pour les autres suite à l'acte de paréage. Le canal, dérivation de l'Arize, débute au lieu dit << La Païchéra du Qué > en amont de La Bastide de Sérou. Le barrage doit remonter aux alentours de 1650, la date de 1630 étant également avancée d'après la tradition orale, le traité de 1629 (l'Édit de Grâce) ayant pacifié le pays. Le château de La Bastide de Sérou a été démantelé en 1633. C'est à cette époque que remonterait le creusement du canal. Aucun texte ne permet, malgré de longues recherches aux archives départementales de l'Ariège de donner une date précise. Il a pu être établi sans demande officielle. À sa création, le canal de la bastide de Sérou dit le coulant des moulins desservait quatre moulins fariniers, établis apparemment également, sans autorisation officielle et sans réglementation de droit d'eau et une scierie qui était aussi foulon. Un foulon est ensemble de marteaux actionnés par l'énergie hydraulique pour tasser la laine cardée tissée qui va servir à fabriquer les capes de berger et les bérets. Il était destiné à l'irrigation et au fonctionnement de moulins. En 1711, les crues de l'Arize rendent la rivière menaçante pour les riverains. Pour éviter d'autres grands dommages, il est décidé de recreuser le canal. Tous les habitants sont requis de contribuer à ce travail sous peine d'amende ou d'emprisonnement. Il est appelé « le coulant des moulins » dans le livre terrier de 1742. Le canal, d'une longueur de 1.810 mètres contourne La Bastide de Sérou au sud rejoignait la rivière en aval de l'agglomération, après le moulin d'Alzéou. et Actuellement, l'eau rendue à l'Arize après la Molo Porto, ne l'atteint plus et la fin du canal est envahie par la végétation.
1572: il est mentionné une procédure touchant les réparations des moulins de La Bastide, dont le huitième appartient au Comte de Foix. Le moulin du château, propriété de Roger IV, Comte de Foix fait partie de la procédure de réparations
1711: par mesure préventive suite à des inondations le canal est recreusé afin de mieux retenir les eaux. Le travail est effectué par la population, en cas de refus une amende de livres est payée et est affectée à la réparation du dit canal. Une peine de 24h de prison est aussi possible.
2. Le moulin d'Alzéonville Était connu sous le nom de moulin de Villa (non loin, il y a le chemin de villa) de moulin Maurette ou encore de moulin de Léo (Léo Maurette dit Balbine). 1823: il est mentionné sur le cadastre comme scierie En 1829, ordonnance royale est accordée le 4 mai (1839) une autorisation de scierie pour le Sieur Vignau assortie de 9 articles.
En 1905, Monsieur Léo Maurette, alors propriétaire des lieux adresse une plainte au Préfet à l'encontre de Monsieur Deveze à la suite de travaux qu'il a exécutés au moulin d'Arize. La scierie a été détruite par un incendie après la guerre de 1914-1918 сcomme le relate Monsieur J. Ferre dans sa monographie de La Bastide de Sérou de 1985; Monsieur Bernadet en est devenu le propriétaire le 9 avril 1962. Il en a poursuivi l'exploitation jusqu'en 1966. Sans utilisation, elle est tombée en ruine et envahie par la végétation.
3. Le moulin d'Arize 1742: d'après le livre terrier le meunier en est Etienne Casse. Le 11 octobre 1854 par arrêté préfectoral, Monsieur Jean Boe (dit Farinotte) est autorisé à maintenir en activité un moulin à farine, autorisation accordée, assortie de 5 articles. Il appartient à Monsieur Jacques Deveze depuis 1903 puis aux consorts Combes et à Jean Deveze après le décès de Jacques Deveze. Il demande en août 1904 l'autorisation d'effectuer des travaux à son déversoir. L'autorisation est accordée le 4 janvier 1905. À cette date, il agrandit le bâtiment et le transforme en scierie; Monsieur Deveze, avec Monsieur Berne, Louis Maurette, et de Montigny, demande l'autorisation de réparer le barrage du Qué en avril 1907. Autorisation accordée le 28 août 1907 comme il a été dit pour le moulin d'Ensales. L'eau du canal servait alors à faire tourner une turbine pour la production de l'électricité nécessaire pour faire fonctionner les machines. Cette scierie a été louée à l'entreprise Pedoya de 1950 au 31 décembre 1971. En 1951 (ou 1954), la création d'un transformateur par l'EDF a mis fin au fonctionnement de la turbine produisant l'électricité d'une façon insuffisante et irrégulière. Il a été acquis et sert depuis 1980 d'entrepôt de matériel et de matériaux à l'entreprise de maçonnerie de Monsieur Maurice Brau. La turbine est encore en place sous le bâtiment.
4. La Molo Porto ou moulin du château Il est le seul moulin appartenant au Comte de Foix.Il est appelé « Moulin du château » ou « sous le château >>. Molo porto signifie le Moulin de la Porte, du fait que celui-ci était situé au pied des remparts de La Bastide, encore visible à cet endroit, sous la porte de la Faurie, une des quatre portes donnant accès à la ville et accessible de là par un petit chemin encore existant. La ville est fortifiée pour lutter contre les risques du passage des troupes du Prince Noir. Le pont en bas de la Rue de la Facherie où aboutit le chemin de la Molo Porto ne sera construit qu'en 1908 d'après Monsieur Ferre. En 1842, Monsieur de Morteaux installe une huilerie qui traite annuellement 400 à 500 hectolitres de graines de Colza. Monsieur Ferdinand de Morteaux, par arrêté du 12 mai 1854, est autorisé à maintenir en activité un moulin à farine à trois meules, une huilerie à deux meules qui la jouxte et une cuve à vernis pour les besoins d'une fabrique situće à la Faïencerie. Le 16 janvier 1888, le château de La Bourdette avec ses dépendances est vendu au Vicomte Martin-Donos qui en assura la succession. Le moulin était devenu l'usine Martin-Donos: L'huilerie a cessé de fonctionner et est tombée en ruines à une date encore indéterminée. Figurant sur la carte de CASSINI cela confére au moulin ses droits d'eau fondé en titre et donc inaliénables.
1903: appartient à la communauté de La Bastide de Sérou La retenue d'eau a été utilisée pour faire tourner une dynamo qui fournit un temps le courant électrique à La Bastide de Sérou à l'intérieur des anciennes limites de l'octroi.
En avril 1907, Monsieur Louis Charles, Maire de La Bastide de Sérou, avec Messieurs Berne, Maurette, Deveze et de Montigny demande l'autorisation de réparer le barrage du Qué. En 1907, en raison des irrégularités du débit du canal, une machine à vapeur, a été mise en place pour remplacer la dynamo.
En 1912, un moteur à gaz pauvre a remplacé la machine à vapeur. La production d'électricité insuffisante et sujette à des pannes fréquentes cessa vers 1923 comme nous l'indique Monsieur Ferre. Les meules continuèrent d'écraser le grain, mais après une période d'activité de plus en plus ralentie, la Molo Porto a rendu ses derniers services après la seconde guerre mondiale. Le dernier meunier, François Dedieu, mieux connu sous le surnom de Paillassou a quitté le moulin devenu muet en 1972, toujours suivant Monsieur Ferre. Depuis, la Municipalité durant quelques temps, y a créé une échoppe touristique, le sauvant de la ruine. Á présent, l'échoppe a été installée à Castelnau Durban. Sans réparations urgentes à réaliser tout de suite, ce dernier vestige des moulins s'écroulera en se mêlant à l'huilerie, sa voisine. Depuis 3 ans maintenant notre Association oeuvre à sa sauvegarde avec La Fondation du Patrimoine.
5. Le moulin d'Alzéou : Suivant le livre terrier de 1742, en dehors du moulin à farine, propriété de Jean Fossat, avocat au Parlement, il y avait à Alzéou une ferme dont dépendait un foulon appartenant à Messire Jean-Paul Bellissens, Baron et Seigneur de Castelnau, Rodes et autres lieux. Le 8 novembre 1844, Monsieur Jean-Baptiste Delcung Saint-Martin, notaire à La Bastide de Sérou demande l'autorisation de conserver un moulin à farine à trois meules, un moulin à huile à une meule et une foulerie. En 1882, Monsieur Rumeau signalait une scierie, il n'était plus question de foulon. 1903: Il appartenait à Monsieur de Montigny et a été transformé en usine pour broyer de l'hématite rouge de Castelmir. En avril 1907, Messieurs de Montigny, Berne, Maurette, Deveze et Charles demandent l'autorisation déjà mentionnée de réparer le barrage du Qué. Le 25 juin 1919, Monsieur de Montigny se plaint que les usiniers d'amont ont surélevé leurs déversoirs; le moulin a cessé de fonctionner en 1923. Il fut relancé et même rénové le 18 Juillet 1928. Equipé de nouveaux broyeurs du fabricant MOREL ansi que d'une unité de séchage il a produit du minium de fer jusqu'en 1940. Abandonné, il est à présent en ruine. L'Association Moulin de La MOLO PORTO est en discussion avec les propriétaires afin de le préserver et créer sur les espaces libres des jardins partagés.
Acte de paréage:Le paréage est un contrat de droit féodal d'association entre deux ou plusieurs seigneurs, leur assurant une égalité de droits et une possession en indivision sur une même terre. Le mot paréage est dérivé de « pair » et du latin pariagium.
Molo Porto: Moulin de la porte ( il est situé sous la porte de la Faurie )
Livre Terrier: Le livre terrier ou le censier correspond au registre contenant la liste des tenanciers et de leurs tenures avec les redevances et les services réclamés.
Carte de CASSINI: La carte de Cassini, aussi appelée carte de l'Académie, est le premier ensemble de cartes géométriques établi à l'échelle du royaume de France au XVIII e .Carte de Cassini = première carte du royaume de France, arrêtée en 1789. Les droits d'eau y étaient indiqués. Ce droit d'eau est perpétuel. Il n'est pas attaché à une personne mais à un lieu, un ouvrage. Les ouvrages qui bénéficient de ces droits sont dits « ouvrages fondés en titre » ou encore « usines ayant une existence légale« . Ces droits d'usage tirent leur caractère « perpétuel » du fait qu'ils ont été délivrés avant que ne soit instauré le principe d'autorisation de ces ouvrages sur les cours d'eau.
