L’orgue, né à Alexandrie au IIIème siècle avant J.C., parvient en Occident où il remplit un double rôle : religieux pour soutenir le chœur pendant les offices et profane pour accompagner la vie seigneuriale. Dans l’église, disposé dans le chœur et posé sur une table, est alors appelé « positif ». L’orgue va grandir parallèlement à la construction des édifices gothiques et trouvera sa place à la tribune. Le grand-orgue est né.
Il se compose comme aujourd’hui de 4 parties fondamentales :
- la soufflerie : jusqu’au 20ème siècle une soufflerie à main fournit l’air aux tuyaux ; elle est progressivement électrifiée
- les tuyaux : en alliage étain/plomb ou en bois, ils sont de taille et de construction diverses
- la mécanique : les claviers, le pédalier, les boutons de jeux, les sommiers (vastes caissons supportant les tuyaux et leur distribuant l’air)
- le buffet : meuble de bois qui enferme les tuyaux et la mécanique.
La Ville de Paris est propriétaire de 126 orgues situés dans 85 églises, 9 temps et 2 synagogues. Elle a en charge leur entretien, leur conservation et leur restauration.
L’église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle abrite un orgue de chœur attribué à la maison Abbey de Versailles. L’examen de sa facture à l’intérieur du grand buffet suggère une réalisation de la fin du XIXème siècle ou du début du XXème siècle, identifiable grâce aux pavillons munis d’étroites entailles de timbre et au fait que les basses sont réalisées en zinc.
La console séparée, placée devant le grand buffet, date de la même époque.
Le buffet, entièrement en chêne, est de facture très soignée ; il semble plus ancien que la partie instrumentale et pourrait dater du milieu du XIXème siècle. Les tuyaux de façade présentent des bouches dont les aplatissages évoquent la manière du facteur d’orgue Daublaine, ce qui serait cohérent avec l’hypothèse de datation du buffet.
Cet instrument bénéficia de travaux réalisés par Gutschenritter en 1950 puis Jean-Marc Cicchero en 1988.
Orgue de petite taille, il est composé de 17 jeux et comporte deux claviers de 56 notes et un pédalier en console indépendante de 30 notes.
Il a bénéficié de deux phases de travaux sous la conduite de la Ville de Paris ; une première phase de travaux de réparations, de nettoyage et d'accord en 2019 et une seconde phase en 2021 de travaux d'améliorations sonores. Ces travaux ont été réalisés par la Manufacture d'orgues Yves Fossaert.